Installation à la Biennale de Marchin



La garder à jamais

La garder à jamais est le deuxième titre trouvé par ma fille cette année. Après sa copine qui avait « La mal des yeux », c'est sa grand-mère qui au sujet de sa chienne allait « la garder à jamais ».
Là aussi je trouvais la formulation poétique. Et je n'ai pas pu m'empêcher en l'entendant de penser à cette illusion en photo de conserver quelque chose de la chose photographiée. Et de le conserver malgré la mort, malgré l'oubli, malgré l'érosion.

On perd à jamais ce que l'on photographie et pourtant je photographie toujours parce que mon regard est touché, comme si j'allais effectivement garder cette chose par devers moi, avant qu'elle ne glisse à jamais. C'est un peu comme se regarder dans le miroir. Ça glisse et pourtant il y a un reste, aussi éthéré qu'un souvenir vivace.