Aurélien


    Que l'angoisse me décapite ou l'extase me répande, la photographie m'ancre ailleurs. J'aurais tendance à dire dans ma vie mais ma vie ne ressemble jamais à l'instant du déclenchement. Un ici et là distant de tout, une réminiscence psychique, la quête d'une réalité fondamentale autant que mythologique. En photographiant je prends plaisir dans l'angoisse comme dans l'extase. Je me complais dans l'un et dans l'autre. Je sonde l'un et l'autre. Je pleure comme je ris. Parce qu'il ne restera rien. Que le vide est empereur. Je m'apaise d'une chaise en en faisant un trône et d'un palais le reflet d'un taudis. Alors je ressens comme une nécessité qui me porte, une sincérité qui tient lieu de vérité, je m'émeus d'un absolu que l'on partage tous et qui lorsqu'il vient à se dévoiler apaise le mal.