Ce que j'en dis #2


Je regarde en photographiant avec mes mains.
La pensée n’est d’aucun secours.
Il faut oublier les yeux.

L’horizon du langage est insuffisant pour mettre à nu l’étrange écheveau de nos vies. Le mot et la chose se confondent. J’espère dans la photographie l’accession à autre chose. Un accident porteur, à la prise de vue comme au développement ou au tirage. Comme une fêlure qui n’ait plus de nom mais dont on garde la trace et qui dise. Le projet est toujours le même : celui d’une improbable élucidation. « Chacun de nous ne parle qu’une seule phrase, que seule la mort peut interrompre » (Barthes cite un confrère).

Alors je cherche les termes de cette phrase dans les images que mon appareil produit. C’est la recherche d’un récit mythologique si le mythe était une vérité dernière berçant notre existence, son ultime récit.

MM