Je me tiens debout au milieu d'un cours d’eau tapissé de galets. Tout autour une prairie d'un vert vif à perte de vue délicatement couchée par le vent. Le soleil brille, le ciel est bleu, je l'imagine sans nuages. De mes doigts dégouline une masse noire et visqueuse. Je l’observe avec fixité sans être sûr de bien comprendre. Les yeux fermés, je regarde à l'intérieur tout en écoutant la thérapeute assise en face à moi. Elle me guide dans les images que je vois. Des images dépouillées dans lesquelles je respire. L’eau s'écoule le long de mes chevilles avec l'évanescence de l'éternité. Tout semble suspendu, immobile, l'air, l'eau, la prairie, le ciel. J’essaie de me voir. Soudain je vomis dans mes mains un peu plus de cette masse noire. Elle glisse lentement entre mes doigts et s'efface dans l’eau cristalline.